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Audinot.
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Difant que, dès fa plus tendre jeuncffe, il a aimé et s'eft occupé de la mufiquc. Que pour s'y habituer ct s'y inftruire il a couru et fuivi les comédiens dans les différentes provinces du royaume. Qu'en l'aimée 1755 il s'en fut à Nanci cn Lorraine où il relia fix mois ou environ attaché au concert de cette ville. Que pendant ce féjour à Nanci il fit connoiflance avec Françoife Cailloux dite Cateau, alors époufe du..fleur Calame dit Laprairie, architecte à Nanci. Qu'elle avoit quitté fon mari et étoit retirée dans une chambre vis-à-vis la place d'Armes où elle logeoit avec fés trois enfans. Que vers la fin de 1755 ou des le commencement de 1756, ils projetèrent de venir à Paris. Ils n'avoient aucun bien ni l'un ni l'autre. Le fuppliant ayant reçu 600 livres pour fés appointemens au concert de Nanci, il en remit la plus forte partie à ladite Françoife Cailloux avec laquelle il vivoit charnellement. Auffitôt elle partit feule pour venir à Paris afin de fe dérober à fou mari, à leurs enfans et A leurs familles communes. Elle ne prévint perfonne de fon départ. Arrivée à Paris elle defeendit à l'hôtel de Picardie,- rue Françoife, vis-à-vis la Comédie-Italienne. Environ quinze jours après, le fuppliant partit dc Nanci pour venir à Paris ; il defeendit chez fon frère, maître perruquier, faubourg Saint-Honoré, et fe mit auffitôt au concert de M. le duc de Gramont. Qu'étant tous Ies deux réunis à Paris, ils continuèrent de fe voir et de fe fréquenter et de vivre enfembie à l'ordinaire. Qu'cnfuite Ie fuppliant fut courir Jes comédies en province et laiffa ladite Cailloux à Paris n'ayant pas de quoi fubfifter. Elle fe retira à l'Hôtel-Dieu de Paris où elle accoucha d'une fille qui fut baptiféc à l'Hôtel-Dieu le 8 octobre 1756 et nommée Marie-Françoife, fille légitime de Nicolas Audinot et de Françoife Dubois. Le fuppliant ne préfida pas au baptême; ce fut l'ouvrage dc Françoife Cailloux : il étoit alors au Hàvre-de-Grâce. Ladite Cailloux lui écrivit fon état ct après fon rétabliffement elle vint le trouver au Hàvre-de-Grâce, où ils reftèrent pendant quelque tems. Enfuitc ils coururent enfembie les comédies dans les provinces. Après cela ils revinrent enfembie à.Verfailles où Françoife Cailloux accoucha.d'une féconde fille, en l'année 1758, qui fut baptifée à Verfailles. Enfin ils fe fixèrent à Paris, rue des Boucheries, faubourg Saint-Germain, paroiffe Saint-Sulpice, et le fuppliant fut occupé à la foire Saint-Germain-des-Prés. Us avoient leur appartement rue des Boucheries, où ladite Cailloux accoucha d'une troifième fille, née le 19 mars 1759, baptifée le lendemain en l'églife de Saint-Sulpice à Paris. Voici l'extrait de baptême : « Le 20 mars 1759, a été baptifée Jofèphe-Eulalie, née d'hier, fille de Nicolas Audinot, muficien, et de Françoife Dubois, fon époufe, demeurant rue des. Boucheries. Le parrain, Nicolas-Antoine Alifon, officier de maifon ; la marraine, Catherine Martin, femme dc Jean Audinot,.bourgeois de Paris; le père préfent. »
Les extraits de baptême des deux autres enfans précédemment nés du même commerce, font calqués fur.celui-ci. Le fuppliant étoit alors mineur, fans expérience ; il ne fit pas attention à la manière dont étoient dreffés ces . extraits'de baptême qui, par leurs mauvais énoncés, abfurdes et fans attention, donnoicnt la légitimité aux trois"enfans; ce qui n'étoit ni vrai ni poffiblc et
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